Cuba est une île qui fascine. Une île rebelle qui a défié les Etats Unis durant la guerre froide et qui tente de garder un modèle politique différent des autres nations du monde. Ainsi, on ne visite pas uniquement Cuba pour ses paysages, on y voyage pour découvrir un mode de vie très différent du nôtre. Cependant, aujourd’hui le tourisme explose et le gouvernement adopte de plus en plus de lois libérales. Que reste-t-il alors de l’exception cubaine et de la révolution de Fidel Castro et du Che ? C’est une question que je me suis posée avant de prendre mon billet d’avion pour cette île des Caraïbes.
Anecdotes
- Je suis allé à Cuba avec la compagnie nationale Cubana. La flotte a la particularité d'être composée uniquement d'avions russes et ukrainiens.
- Pas besoin de visas pour les passeports français.
- Cuba est un pays producteur de rhum. Deux marques revendiquent la paternité du vrai rhum cubain. Bacardi estime détenir la vraie recette emportée lors de la migration des cubains à Miami pendant la révolution. Havana Club est le rhum soutenu par l'Etat, contrairement à Bacardi, il est toujours produit sur l'île. Ces rhums sont de tradition espagnole donc ils pourront dérouter un peu les consommateurs français habitués aux rhums de tradition française. De nombreux cocktails à base de rhum sont nés sur l'île : mojito, cuba libre, daïquiri pour les plus célèbres. Pour les amateurs de sans alcool, il est possible de trouver du jus de canne à sucre.
- L'espagnol est la langue officielle. L'anglais est peu répandu mais les cubains sont très accueillants et la barrière de la langue ne les empécheront de vous aider.
- Cuba est un grand producteur de langoustes et elles sont excellentes.
- Cuba possède un système monétaire très particulier. Il existe, en effet, deux monnaies : une échangeable avec des devises étrangères et l'autre non. Dans les faits, vous ne verrez sans doute que le peso cubano convertible (CUC), l'autre étant réservé à la population.
- L'ombre d'Hemingway hante le pays et surtout les bars. Grand amateur de boissons, vous croiserez sûrement lors de votre séjour un bar où le célèbre écrivain a bu quelques verres.
Villes visitées
La Havana
Lorsque j’ai parcouru La Havane, j’ai découvert une ville qui a été… On imagine la grandeur des palais d’antan, aujourd’hui délabrés par le manque d’entretien. En effet, avant la révolution, Cuba ressemblait d’avantage à un Las Vegas des Caraïbes qu’à un pays gardien d’un idéal social. Aujourd’hui certaines avenues ont été rénovées pour les photos des magasines de tourisme, mais dès que l’on s’éloigne un peu des artères principales on se retrouve dans des quartiers où la nature grignote sur la civilisation. Ces nombreux jardins n’ont d’ailleurs pas qu’un rôle décoratif mais les habitants les cultivent pour leur consommation. Les façades sont vieillissantes mais colorées, La Havane transmet malgré les dégradations du temps sa bonne humeur. J’ai eu l’occasion d’aller au fort de la Havane pour la cérémonie des canons. Il y a autour de cet événement une certaine ferveur populaire qui mérite le détour, une occasion de se retrouver dans une foule de cubains enthousiastes. Pour les amateurs de l’histoire révolutionnaire, la place de la révolution est un lieu incontournable. Ses proportions sont immenses et l’imaginer remplie de cubains écoutant Fidel Castro, vous permettra d’appréhender la popularité du gouvernement ou l’efficacité de sa propagande. Je ne suis resté, malheureusement, que deux jours dans la capitale mais je vous conseille d’y passer du temps. C’est très agréable de s’y promener sans se précipiter.
Vinales
Vinales est le lieu de production du tabac. Cuba est le leader mondial dans ce domaine. Même si vous n’êtes pas des amateurs de tabac, la visite vaut le déplacement, car les champs sont dans un site naturel d’exception. Les producteurs cultivent autour de collines surnaturelles. Lors du trajet vers ce lieu on croise plusieurs moyens de locomotions très étonnants. En effet, se déplacer à Cuba relève du défi quotidien pour ses habitants. Il n’y a pratiquement pas de nouvelles voitures. La plupart sont des américaines d’avant la révolution qui sont sans cesse retapées pour continuer à rouler. Les habitants par manque de moyens, optent pour les bus. Mais ceux-ci sont assez vieux et totalement bondés. Par conséquent, il n’est pas rare de croiser aussi des personnes qui se déplacent en carrioles à cheval. Cuba est un pays de la débrouille et chacun s’adapte avec les salaires d’Etat qu’ils perçoivent.
Santa Clara
Santa Clara est le symbole des victoires de la révolution. C’est là que le Che a mené la victorieuse bataille du train. Les wagons de l’époque sont d’ailleurs visitables et la ville a gardé les traces des impacts de balles sur l’hôtel de Santa Clara.
Cienfuegos
Cienfuegos est une des plus belles villes coloniales du pays. Si vous reconnaissez des inspirations françaises dans l’architecture des bâtiments, cela vient du fait qu’elle a été fondée par un bordelais. J’ai vraiment apprécié me balader dans cette ville. Elle a l’avantage de ne pas être loin de la baie des cochons. Cette côte est célèbrissime à cause du débarquement raté des américains face aux révolutionnaires. Au delà du poids de l’histoire, elle est très belle. Il n’y a pas de belles plages mais une chaîne de coraux qui donne une couleur d’un bleu turquoise à l’eau. Il y a également des fermes à crocodiles et si le coeur vous en dit, vous pourrez en déguster. Honnêtement le goût est très proche du poulet et le prix n’en vaut pas la peine. Il est important de parler du système des restaurants à Cuba. Comme le reste des secteurs, la restauration est très contrôlée. Il existe deux types de restaurants : ceux d’Etat et les restaurants familiaux autorisés il y a peu, à condition d’accueillir peu de personnes. Cette deuxième catégorie est le symbole de l’évolution de la politique cubaine : les premières micro entreprises semi privées. Par ailleurs, je vous les conseille fortement car ils sont pour la majorité bien meilleurs que les restaurants d’Etat dont la cuisine est très industrielle et peu variée.
Trinidad
Trinidad est le royaume de ceux qui aiment faire des photos. C’est la ville colorée que l’on imagine lorsque l’on pense à l’Amérique centrale. Très touristique, elle ressemble d’avantage à une ville musée qu’à une ville habitée.
Varadero
Varadero est la terre désignée par le gouvernement pour accueillir les touristes. Grands hôtels “all inclusive” et plages de sable blanc, elle réunit tous les clichés des vacances dans une île des caraïbes. D’ailleurs très peu de cubains y vivent. La plupart des superettes de l’îles manquent d’approvisionnement or à Varadero elles sont pleines.
Voyager à Cuba, aujourd’hui, c’est voyager dans une île qui se formate au tourisme de masse. Partout les attractions touristiques se développent. De par un grand contrôle de l’Etat sur tous les secteurs, j’ai eu l’impression d’être constamment dirigé vers des lieux qui étaient uniquement fréquentés par des touristes. Il est possible, cependant, de sortir des sentiers battus. En effet les locaux ouvrent de plus en plus leurs logements à l’hébergement touristique et le nombre de petits restaurants privatifs augmente.
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